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Une exposition de l’Université du Kansas qui déshabille le mythe de l’importance des vêtements lors d’un viol

L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), dans le cadre de la campagne provinciale « Sans oui, c’est non ! », et le Mouvement des associations générales étudiantes de l’UQAC (MAGE-UQAC) présenteront l’exposition « T’étais habillé(e) comment ? » les 30, 31 octobre et 1er novembre au centre social du Pavillon principal de l’UQAC.

« T’étais habillé(e) comment ? »

L’exposition d’art « T’étais habillé(e) comment ? » a été montée en 2013 dans le cadre du programme RESPECT de l’Université de l’Arkansas. Jen Brockman et la Dre Mary Wyandt-Hiebert en sont à l’origine. Le projet est inspiré du poème What i was wearing écrit par la Dre Mary Simmerling.

Des étudiant(e)s ayant subi un viol ont volontairement participé à la rédaction de brèves descriptions des habits qu’ils/elles portaient au moment de leur agression. L’installation est née d’un objectif de plaidoyer. La question « t’étais habillé(e) comment ? » était omniprésente pour la plupart d’entre eux et d’entre elles. Les descriptions de vêtements ont donc servi pour reproduire les tenues des victimes au moment des agressions. La première installation artistique des survivant(e)s « Que portiez-vous ? » a été présentée à l’université de l’Arkansas du 31 mars au 4 avril 2014.

Le but de cette exposition est d’apporter une réponse concrète à l’un des mythes les plus répandus de la culture du viol : l’idée selon laquelle les vêtements, et plus généralement la façon dont on est habillé, peuvent « inviter » au viol est dévastatrice, aussi bien pour les personnes ayant subi un viol que pour notre société. L’installation offre la possibilité aux participants ayant subi un viol de se voir autrement que par le prisme de leur tenue, mais également par le biais de leurs paroles. L’intention de ce projet est aussi de placer le travail de témoin de la réponse à cette interrogation sur les épaules de la communauté.

Les tenues exposées ne sont pas les véritables vêtements portés par les personnes ayant subi un viol. Il s’agit d’une simple représentation visuelle de leurs récits. Soulignons par ailleurs le travail de Sarah-Jeanne Landry, étudiante au baccalauréat interdisciplinaire en arts, profil arts visuels, qui a conçu l’installation présentée à l’UQAC. Au total, 20 récits véridiques issus de l’exposition originale américaine seront présentés.

Depuis son lancement, l’exposition a été présentée dans plusieurs lieux : l’Université de l’Arkansas, l’Université de l’Iowa, l’Université du Kansas, John Brown University, Hendrix College, Iowa Wesleyan et Grinnell College (9/17).

L’Université du Québec à Chicoutimi et MAGE-UQAC s’associent également à la Maison ISA de Saguenay pour la présentation de cette installation. Un impératif demandé pour l’Université du Kansas et qui consiste à créer des partenariats avec des organismes venant en aide aux victimes.

La Maison ISA — CALACS offre des services d’aide et de soutien aux femmes et adolescentes de 14 ans et plus ayant subi des agressions à caractère sexuel. Elle appuie aussi les familles, proches et ami(e)s des victimes. Elle assure un rôle de prévention, d’éducation et de sensibilisation tout en participant à des activités de solidarité et de promotion des rapports égalitaires. Finalement, elle mène et participe à diverses actions afin de dénoncer la violence sexuelle, chercher des solutions collectives et susciter des changements sociaux.

« La Maison ISA est heureuse de s’associer à l’UQAC dans le cadre de la campagne « Sans oui, c’est non! » et de participer à cette activité. Nous croyons fermement qu’il faut multiplier les actions afin de combattre la culture du viol et les mythes qui la nourrissent. Ces mythes enferment les victimes dans le silence, la honte et la culpabilité. Peu importe ce que la victime portait le jour où c’est arrivé, la responsabilité d’une agression à caractère sexuel repose toujours entièrement sur la personne qui a commis les gestes. Il était grand temps d’agir collectivement contre ce fléau social, c’est pourquoi nous saluons et soutenons la mobilisation de l’UQAC autour de la lutte aux agressions à caractère sexuel ». Christine Audet, intervenante sociale à la maison ISA

Par l’entremise de son Comité institutionnel contre le harcèlement et la violence, l’Université du Québec à Chicoutimi travaille chaque jour à maintenir un milieu de vie sain et respectueux pour les membres de sa communauté et les visiteurs de chacun de ses campus. Tout au cours de l’année, diverses activités sont proposées afin de faire de la sensibilisation pour contrer toute forme de violence. L’UQAC adhère également à la campagne provinciale « Sans oui, c’est non ! », tout comme le MAGE-UQAC. C’est donc dans le cadre des actions entourant cette campagne que cette installation est présentée. Une installation qui s’inscrit parfaitement dans les actions souhaitées afin de briser les mythes entourant les raisons liées aux agressions sexuelles et aux viols. Consciente du caractère percutant de l’installation et des émotions parfois vives que cette exposition pourrait susciter chez les visiteurs ayant été victimes d’agressions ou de viols, une mise en garde aux visiteurs sera affichée à l’entrée. Nous vous demandons d’en prendre connaissance. En plus des intervenants de la Maison ISA qui seront sur place, madame Julie Alain, travailleuse sociale à l’UQAC sera également présente afin d’apporter aide et soutien aux visiteurs qui le demandent.

L’Université du Québec à Chicoutimi tient à remercier l’Université du Kansas, instigatrice du projet, qui nous permet de présenter cette installation. Si vous désirez plus d’information sur le sujet, nous vous invitons à consulter le www.sapec.ku.edu.

Maison ISA : www.maisonisa.com

Comité contre le harcèlement et la violence de l’UQAC : promo-dev.uqac.ca/harcelement

MAGE-UQAC : www.mageuqac.com

« Sans oui, c’est non! » : www.harcelementsexuel.ca

BAP - Technicienne en information

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