Chronique

L’UQAC s’intéresse à la qualité de l’eauLe GRIES tient un premier colloque

Le premier colloque du Groupe de recherche interuniversitaire sur les eaux souterraines (GRIES) a eu lieu jeudi dernier, à l'UQAC. Le professeur du département des sciences appliquées et chercheur pour le Centre d'études sur les ressources minérales, Alain Rouleau, y a tenu une conférence concernant le projet d'acquisition de connaissances sur les eaux souterraines du Saguenay–Lac-Saint-Jean. (Photo Rocket Lavoie)
CHICOUTIMI – Le premier colloque du Groupe de recherche interuniversitaire sur les eaux souterraines (GRIES) a eu lieu jeudi dernier, à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Le GRIES est actuellement formé de chercheurs de l’INRS-ETE, de l’UQAC, de l’UQAM, de l’UQAT, de l’UQTR et de l’Université Laval. Environ 120 personnes ont participé aux diverses présentations concernant les sept projets en cours dans les différentes régions du Québec.

Quant aux participants de l’institution régionale, ils font partie du Centre d’études sur les ressources minérales (CERM).

Ces derniers ont entrepris, en 2008, le projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Au départ, le financement de cette initiative des quatre MRC et de nous était essentiellement régional. Il nous a permis de démarrer la collecte de données dans le sous-sol de la région pour réaliser un premier portrait », explique l’ingénieur géologue, professeur du département des sciences appliquées et chercheur pour le CERM, Alain Rouleau.

Financement gouvernemental

Quelques mois après le début des recherches, les membres du CERM ont pu obtenir un financement du gouvernement grâce au Programme d’acquisition des connaissances des eaux souterraines (PACES). Les chercheurs disposent maintenant d’un budget de 2,5 millions de dollars jusqu’en 2013.

« Ça nous a permis de consolider notre base de données existante sur la qualité chimique de l’eau souterraine. Ensuite, des équipes sont allées prélever des échantillons dans des puits situés dans des terrains privés », ajoute-t-il.

L’équipe prévoit analyser jusqu’à 300 puits, afin d’obtenir un premier portrait de la qualité de l’eau. Ils évaluent, entre autres, la proportion de dépassement des normes de « potabilité » pour certains paramètres comme les fluorures.

« Ça nous permet de localiser les territoires où l’eau, avant tout traitement, est problématique. Par exemple, il faut du fluorure, c’est bon pour les dents, mais pas trop. »

Si un endroit comprend des problématiques concernant le taux de fluorure, les chercheurs du CERM s’engagent à informer les propriétaires qui doivent, par la suite, faire traiter leur puits.

« On note un certain nombre de dépassements pour les fluorures, mais ce n’est pas dramatique », souligne M. Rouleau.

Mise à part la qualité de l’eau souterraine, une autre équipe de l’UQAC travaille sur la description des milieux géologiques aquifères et leurs propriétés hydrogéologiques qui permettent l’écoulement de l’eau.

« Ces études permettront aux municipalités de mettre en place un système de gestion de l’utilisation du territoire pour minimiser les risques de contamination et mieux gérer le territoire. Ils ont besoin de l’eau souterraine de qualité. C’est aussi le cas des agriculteurs qui utilisent de plus en plus les eaux souterraines pour l’irrigation. »

Rencontre sur le terrain

CHICOUTIMI – (AP) Le colloque du Groupe de recherche interuniversitaire sur les eaux souterraines (GRIES) devrait être renouvelé au cours des prochaines années.

En plus de la présentation des sept projets entamés grâce au financement du Programme d’acquisition des connaissances des eaux souterraines (PACES) accordé aux différentes universités du Québec, ainsi que des projets d’études des étudiants au doctorat et à la maîtrise, le colloque a organisé, hier matin, une sortie sur le terrain.

Au total, 50 personnes ont pris place dans un autobus afin de visiter différents sites, allant jusqu’à Alma. « Ils ont visité un certain nombre de sites où, en regardant la physiographie, on peut en déduire des informations relatives aux terrains en question », mentionne le professeur du département des sciences appliquées à l’UQAC, Alain Rouleau.

Gaz de schiste

Avec la controverse entourant l’industrie du gaz de schiste et les dangers que comportent les forages pour les eaux souterraines, le GRIES sera probablement invité à déposer un mémoire à l’occasion des audiences publiques. Même si la problématique concerne les habitants des basses-terres du Saint-Laurent, le Centre d’études sur les ressources naturelles de l’UQAC devra probablement apporter une contribution.

D’ailleurs, les différents représentants du GRIES se sont rencontrés, hier après-midi, afin de déterminer les actions qu’ils devront poser.

Le Quotidien
Samedi, 16 octobre 2010, p. 12
Un texte de Audrey Pouliot